AOD et fonction rénale
Exemple : Cas clinique
Une femme de 89 ans (45 kg), traitée par dabigatran 110 mg deux fois par jour depuis 5 mois pour une fibrillation atriale, est hospitalisée pour une intervention programmée de retrait de son implant cochléaire.
L'interrogatoire de la patiente retrouve des épisodes récurrents d'épistaxis depuis une semaine.
Un bilan biologique est fait :
Clairance de la créatinine = 29 mL/min → insuffisance rénale sévère
Taux dabigatran = 2670 ng/mL (valeur normale du laboratoire spécialisé : [31 - 225] ng/mL)
Rappel :
Fondamental :
Le profil pharmacocinétique des AOD est modifié en cas d'insuffisance rénale.
Le tableau ci-dessous synthétise la conduite à tenir en fonction de l'AOD et du degré de l'insuffisance rénale :
MAIS prudence :
Dans la mesure du possible, se référer au positionnement de l'établissement et/ou à son référentiel relatif aux médicaments à risque
Remettre en question la pertinence d'un traitement par AOD chez un patient insuffisant rénal
→ préférer les AVK et la surveillance renforcée de l'INR
Rappel : dans la fibrillation auriculaire non valvulaire :
AOD et AVK = traitements de première intention (source)
→ Le choix entre ces deux familles d'anticoagulants se fera au cas par cas en tenant compte notamment du risque hémorragique, de l'âge et du poids, de la fonction rénale, de la qualité prévisible de l'observance, de la capacité du patient à suivre le degré d'anticoagulation pour les AVK et de la préférence du patient après une information adaptée.
En cas d'insuffisance rénale modérée et d'utilisation impossible des AVK → préférer le rivaroxaban et/ou l'apixaban en fonction du degré de l'insuffisance rénale